A Osaka, dans l'immédiat après-guerre, la confrérie des Apaches s'est installée au coeur de la ville, dans les décombres d'un immense espace de chaos créé par les bombardements. Dans ces bas-fonds se rassemblent et s'organisent des milliers de gens qui ont tout perdu, prêts à tout pour survivre autour des ruines des gigantesques usines d'armement et dont l'existence est un défi permanent à l'autorité : On est des Coréens, des Japonais, des gens d'Okinawa, des pas-de-frontières ; les impôts, ça n'existe pas, l'état-civil, on ne sait pas ce que c'est. Pas de trente-huitième parallèle pour les Coréens de chez nous... Une véritable Cour des Miracles, où sévissent ces vagabonds et ces laissés-pour-compte de la société, pourchassés sans relâche par la police, et que, dans une langue caustique et truculente, Kaikô fait vivre sous nos yeux, s'inspirant de l'oeuvre du même nom de John Gay et de L'Opéra de quat'sous, son adaptation réalisée par Bertolt Brecht.