«Tous ceux qui m'ont connu, tous sans exception me croient mort. Ma propre conviction que j'existe a contre elle l'unanimité. Quoi que je fasse, je n'empêcherai pas que dans l'esprit de la totalité des hommes, il y a l'image du cadavre de Robinson. Cela suffit - non certes à me tuer - mais à me repousser aux confins de la vie, dans un lieu suspendu entre ciel et enfers, dans les limbes, en somme...Plus près de la mort qu'aucun autre homme, je suis du même coup plus près des sources mêmes de la sexualité.»
Que se passe-t-il dans le cerveau d'un homme seul, livré à lui-même, sans interaction avec ses semblables ? Toute la première partie du récit montre les tentatives de Robinson d'échapper à la perdition par son organisation méticuleuse de l'île. Lorsque débarque Vendredi, ses certitudes d'homme civilisé vont progressivement se lézarder... en l'observant lézarder sur l'île. Un Robinson nouveau va naître
Michel Tournier revisite le mythe de Robinson Crusoë dans ce très beau roman