Chassées de leur village de Galilée par les Israéliens en 1948, 500 familles palestiniennes sont regroupées à Dbayeh, au nord de Beyrouth, dans le seul camp chrétien parmi les douze que compte le pays. Ces chrétiens vivant au Liban sont les derniers des parias.?
Nombreux sont ceux qui ignorent que Dbayeh, au nord de Beyrouth, abrite un camp qui regroupe les réfugiés palestiniens chrétiens. Dans cet unique camp chrétien sur les douze que compte le Liban, les habitants refusent de porter les armes. Une attitude qui ne les a pas aidés à se faire accepter ni à améliorer leurs conditions de vie misérable.
Méprisés ou regardés avec méfiance par la plupart des Libanais - même chrétiens - qui jugent leur communauté responsable du chaos dans lequel le pays a basculé en 1975 avec le déclenchement de la guerre, ils sont aussi déconsidérés par les Palestiniens musulmans, ces derniers ne voyant en eux que des chrétiens qu'ils soupçonnent de déloyauté à la cause palestinienne.
Victimes de l'hypocrisie de la communauté internationale, les Palestiniens de Dbayeh sont l'illustration de la complexité de la question israélo-palestinienne. Entre un droit au retour, dont les Israéliens ne veulent pas entendre parler, et une implantation que rejette la majorité des Libanais, ces Palestiniens chassés de leur terre en 1948 sont condamnés à demeurer - fait unique dans l'Histoire - des réfugiés à perpétuité, de père en fils et de mère en fille.
Avec le récit de la vie quotidienne de ces laissés pour compte et de nombreux témoignages recueillis sur place, les deux auteurs signent une enquête poignante et exposent les données d'un problème qui déchire cette région du monde depuis soixante-cinq ans?