Judas le mauvais apôtre, le traître, l'instrument de Satan n'est mentionné que vingt-deux fois dans les quatre Evangiles, soit mille deux cents mots qui parfois se contredisent. Et pourtant... son baiser par lequel il désigna le Christ aux gardes compte parmi les épisodes les plus célèbres de la Bible. A la recherche des traces que Matthieu, Marc, Luc et Jean ont laissées de lui, Peter Stanford tente d'abord d'entrevoir l'homme.
Quel lien entretenait-il avec Jésus ? Comment ce dernier, qui savait que Judas Iscariote le trahirait, a-t-il pu le laisser pénétrer dans sa garde d'apôtres rapprochée ? Judas est complexe, mystérieux et c'est ce qui l'a rendu si fascinant. Or l'Occident n'a presque retenu de lui que les "trente deniers", preuve de la cupidité et de la fourberie des Juifs. Depuis le Moyen Age jusqu'à l'antisémitisme politique, en passant par les tableaux du Caravage et de Michel Ange, le chiffre 13 et la bière homonyme, Peter Stanford nous montre comment Judas, s'il est le personnage le plus haï de l'Histoire, est également le plus utile, cristallisant depuis les tout débuts de notre ère la perception occidentale du "mal".