Si Le Prophète est cet Arbre qui cache derrière lui toute une forêt gibranienne, voici donc ce bout de bois émincé en feuillets, à nervures encrées, qui lève le voile sur une partie de cette forêt, ce coin de jardin où jouent, et rient mais aussi pleurent Les Enfants du Prophète.
En cette dernière veillée de gestation d'un enfant appelé 3e millénaire, où les religions s'endurcissent et les spiritualités fleurissent, vient à point nommé cette somme inspirée des unes et des autres, qui réunit toute l'œuvre anglaise de Gibran Khalil Gibran, une somme traduite en la fleur des langues de l'Europe, le français.
C'est à travers de ses ouvrages en anglais égrainés à New York City sur quatorze années (1918-1931), telles les quatorze stations du Chemin de la Croix, ou les quatorze stations visibles de la Lune, que Gibran a pu acquérir le sceau de la renommée mondiale, que nulle autre main que celle de l'Occident ne pouvait apposer durant tout ce siècle. C'est par cette œuvre que cet émigré du Levant au pays du Couchant est parvenu au titre de Citoyen du Monde.
Son chemin de croix commence par Le Fou et se termine par L'Aveugle, en passant par Le Prophète qu'est Al-Moustafa, et Le Fils de l'Homme, Jésus.
Par ces quatre titres nous pourrions résumer ce siècle avec ses « folies » et ses « aveugleries », avec ce pont que l'on refuse de voir et auquel on craint de croire entre « Al-Moustafa » et « Jésus ».
Cette somme de dix ouvrages dont la moitié constitue des textes inédits en langue française se décompose comme suit :
Le Fou, Le Précurseur, Le Prophète, Sable et Écume, Jésus le Fils de l'Homme, Les Dieux de la Terre, L'Errant,, Le Jardin du Prophète, Lazare et sa Bien-Aimée, L'Aveugle