Un empereur fou jouant de la lyre tandis que Rome brûle. Les chrétiens crucifiés et transformés en autant de torches. Britannicus et Agrippine assassinés sur fond d'orgies dignes de Pétrone. De l'empereur Néron, ne subsiste guère qu'une imagerie assez simpliste, relayée par le cinéma, où le vrai se mêle à l'incertain. Spécialiste incontesté d'histoire romaine, auteur de passionnants Mémoires d'Agrippine, Pierre Grimal a voulu restituer à cette figure inquiétante sa complexité réelle. Pour cela, il a imaginé un fonctionnaire des archives impériales, Hermogène, qui découvre, longtemps après le règne, des documents restés secrets. Au fil de témoignages apocryphes - mais d'une pertinence historique inattaquable - le lecteur est ainsi amené à rouvrir le procès Néron. À lui de découvrir un empereur de dix-sept ans, otage de l'ambition démesurée de sa mère. À lui de peser les parts respectives de la politique et de la cruauté, du génie visionnaire et de la folie. À lui de méditer sur ce qui dans un destin - dans tous les destins - relève de la volonté réfléchie, des passions ou de la fatalité.