Sur la mort de Vincent Van Gogh tout a été écrit. Sur celle de son frère, Théo, terrassé par le chagrin, des litres d'encre ont été aussi déversés. Mais personne n'a évoqué ce qu'il advint de Johanna Bonger, épouse de Théo, qui vécut un double veuvage tant le lien des deux frères était fort. Après la disparition de son mari dans un hôpital psychiatrique d'Utrecht la jeune femme décide d'ouvrir, à quelques kilomètres d'Amsterdam, une auberge qui lui permettrait, à elle et à son enfant qui a tout juste un an, de survivre. C'est là qu'elle réunit les écrits de Vincent, qu'elle accroche aux murs ses tableaux. Nous sommes en 1891 et certains voyageurs de cette fin de siècle s'arrêtent volontiers dans l'agréable demeure. Déconcertés ils regardent ces tableaux aux couleurs inattendues. Des tableaux qui jusque-là n'ont pas trouvé acquéreur, ni à Arles ni à Paris, qui ont été dédaignés et même voués par certains au bûcher tant ils paraissaient « démoniaques ». Grâce à cette exposition et aux efforts déployés par Johanna le peintre connaîtra enfin une gloire posthume. Une histoire méconnue et passionnante.