La grande aventure des Croisades est devenue mythique, mais la légende a brouillé l'histoire. Michel Peyramaure, avec son intrépidité coutumière, rétablit la réalité des faits, des comportements: les passions et les idées des hommes du XIIe siècle apparaissent ici sous un nouveau jour. 1095 : à l'appel du pape Urbain II, les chevaliers limousins se rassemblent à Limoges, et prennent la croix pour aller ? là-bas, très loin, ils ne savent pas très bien où ?
Délivrer le tombeau du Christ, à Jérusalem aux mains des Infidèles.
Et il s'en lève ainsi de toute l'Europe chrétienne. Au terme d'un long calvaire, à travers les Balkans et les déserts d'Anatolie, ils arrivent enfin à Antioche, au nord de la Syrie. Loin encore de Jérusalem, qu'ils semblent oublier, plus soucieux de se tailler des principautés (Édesse, Antioche, Tripoli) et des fiefs que de remplir leur mission. Parmi les principaux chefs, seuls Godefroy de Bouillon et Raimond de Toulouse, poursuivent vers Jérusalem qu'ils emportent en 1099, après un terrible massacre.
Et ils s'installent : un roi de Jérusalem est élu, dont l'autorité sera toujours discutée par les grands vassaux. Presque un siècle passe en menues guerres internes, en combats héroïques (les chevaliers sont très peu nombreux : deux, trois mille) contre les hordes des Turcs et des Égyptiens, en conflits dynastiques et religieux, en misérables intrigues de cour.
Où sont passés le grand projet, la sublime idée des premiers temps ? Et c'est alors que surgit Saladin, sultan d'Égypte, noble figure, qui, en une seule bataille (Hattin), défait l'armée chrétienne et s'ouvre les portes de Jérusalem.
C'est en 1187 : la Ville sainte n'aura été chrétienne que moins d'un siècle