C'est à un véritable voyage dans le temps, une fête de l'imaginaire et des sens que nous convie la Sultane. Soliman le Magnifique, son Grand Vizir Ibrahim et son épouse Roxelane, dite Hürrem, La Rieuse", en dépit de leur stature historique nous sont rendus tout à fait proches, dans ces vies rêvées par l'auteur, malgré les quelque cinq cents ans qui nous séparent très officiellement d'eux. Ibrahim et Roxelane ont été arrachés à leur pays et à leur langue, à leur religion, à leur joie de vivre. Du jour de leur enlèvement, leurs existences de prisonniers seront marquées du sceau de la dépossession de soi, de la déchirure, de l'amour manqué, de la souffrance intérieure, de la révolte muette et ardente qui embrase leurs songes, rouge et violente comme la couleur de leurs chevelures, par quoi ils vont se reconnaître frère et soeur, désormais pris dans les rets d'un attrait mortel, inceste imaginaire. Tout, dans ce livre, évoque les flammes et l'eau, rêves des amants impossibles, tentatives d'évasion.