Scénario : Lupano, Wilfrid
Dessin : Augustin, Virginie
Couleurs : Penloup, Geneviève
Augustin, Virginie
Dépot légal :2004, 2006, 2007 et 2009
Editeur : Delcourt
Collection : Terres de Légendes
Planches : 46, 46, 54, 64
Dans l’empire de Jésameth, Alim et sa famille sont des hors-caste : ils ne sont pratiquement pas considérés comme des hommes et ils n’existent que pour s’acquitter des taches indignes des plus grands. Alim est tanneur, il a la charge de recycler les corps sans vie des sirènes tueuses qui viennent s’échouer sur les plages de la cité impériale. Durant l’une de ses interventions, un soir de fête religieuse, l’océan lui confie le plus grand des secrets : un secret capable de remettre en cause toutes les croyances des hommes…
Derrière la couverture peu attrayante de ce premier tome, bien que jolie et pleine de sens, se cache un petit bijou comme la collection Terres de Légendes a l’habitude de nous en offrir. Bien que l’histoire en elle-même n’est pas des plus originales, on est littéralement conquis par les talents de conteur de Wilfried Lupano. Tous les événements s’enchaînent habilement sans aucun temps mort ni raccourci et les personnages sont incroyablement attachants. Une énième série de Fantasy ? Non, le scénariste construit son histoire sur l’opposition des croyances : celle qui sert la domination et celle qui construit un homme honnête. La religion tient une grande place dans ce récit teinté d’humour, une religion étouffante remise en question par la découverte d’Alim…
Le trait tout en rondeur de Virginie Augustin et le cadre oriental de l’histoire ne sont pas sans rappeler le dessin animé Aladin, un personnage avec qui Alim partage plusieurs points communs, notamment une place ridicule dans la hiérarchie… Le style graphique de la dessinatrice est un vrai régal pour les yeux, les décors sont impressionnants et Bul, la fille du tanneur, a une bouille craquante. Les couleurs y sont pour beaucoup dans cette réussite visuelle. Elles sont magnifiques (n’ayons pas peur des mots) et surprenantes tant la couverture laisse présager de sombres teintes. Que nenni ! Les couleurs pâles et joyeuses sont de mise et on en redemande !