» Article de Aout 2016 Année » page 69

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Provocateur, iconoclaste, talentueux, Norman Mailer a été l'un des enfants terribles de la littérature américaine tout comme l'observateur subversif d'un pays dont il n'a cessé de condamner les dérives. Lorsqu'il publie Les Nus et les Morts en 1948, il n'a que vingt-cinq ans mais a déjà vécu l'expérience de la guerre. Traduit en 25 langues, ce récit fulgurant de réalisme et de révolte, qui met en scène des hommes envoyés en mission derrière les lignes japonaises pour conquérir une petite île du Pacifique Sud, connaît un retentissement immédiat. Couronné par le prix Pulitzer, il marque l'entrée en littérature mais aussi dans la légende d'un des plus grands romanciers américains.




Norman Mailer - Le chant du bourreau



Ce que nous raconte Norman Mailer dans ce livre, c'est la vie, les amours et la mort de Gary Gilmore, un assassin qui fascina l'Amérique. Meurtrier de deux étudiants à sa sortie de prison, Gilmore devait ensuite littéralement exiger son châtiment par fusillade... Le peloton d'exécution fut composé de volontaires, car cela se passe dans l'Utah, le pays des mormons, dernier réservoir de prophètes et d'anges vengeurs. Gilmore lui-même faisait partie de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours ! C'est ainsi que, dans un récit à couper le souffle, Mailer nous dépeint son «héros» en train de se battre pour être fusillé : contre ses avocats qui veulent le sauver, contre les abolitionnistes en tous genres et contre les coutumes mêmes de l'Utah où - pas de chance - la peine de mort était tombée en désuétude.

Gilmore, «l'homme qui voulait mourir», était une proie rêvée, un sujet hors pair pour Mailer l'imprécateur.

De cette vie-là, il a fait un chef-d'oeuvre, le Crime et Châtiment de l'Ouest américain.



Norman Mailer - Le combat du siècle


Mohamed Ali, le plus grand champion de boxe de tous les temps, combinait la poésie des poings et le fracas des mots. Plus qu'un sportif, plus qu'un champion, Mohamed Ali a façonné sa propre légende. La carrière de cet être hors norme est jalonnée d'un succès acquis avec un brio et avec un panache renforcé par une désinvolture insolente. Imaginez un champion pouvoir déclarer : "je suis beau donc je dois gagner". Le point culminant de la légende Ali a une date et un lieu. Par un soir de septembre 1974, dans l'étouffante moiteur du stade de Kinshasa - Zaïre - alors qu'on le dit diminué par 10 ans de gloire internationale, apeuré par son adversaire, un George Foreman, au plus fort de sa jeunesse et de sa combativité, Ali va s'imposer dans une fin de match homérique. Ali le diabolique, à la huitième reprise cueille Foreman d'une droite sèche et précise comme un couperet. Le talent du boxeur le plus prometteur de la boxe s'effondre devant l'aura du maître du ring, le "sorcier du noble art". Norman Mailer prend pied sur la narration de l'événement sportif pour le transformer en oeuvre littéraire. Le sport devient mythe, Mailer devient Homère et Ali son Ulysse. Un grand événement pour le monde de la boxe et pour le monde des lettres.



Alessandro Baricco - Soie


Plus que le mortel ennui d'une vie répétitive, c'est une indifférence, une absence de résistance à la vie que Baricco suggère en ouvrant son roman par quelques phrases laconiques, purement énonciatives. Au début, Hervé Joncour fait penser à un spectateur repu qui se refuserait à intervenir dans la pièce qui se joue, et qui pourtant parle de lui. Voyageur en quête d'oeufs de vers à soie, il se voit contraint, pour sauver les industriels de son village, d'effectuer une expédition "jusqu'au bout du monde". Or, en 1861, la fin du monde, c'est un Japon qui sort à peine de son isolationnisme, et, qui plus est, de mauvaise grâce. Et c'est au Japon que la vie du héros prend un tour nouveau en croisant celle d'une femme mystérieuse. À la fin du roman, plusieurs années se sont écoulées, qui ont paru un battement de cils raconté en douceur par une voix neutre qui a fait défiler sous nos yeux, tels des panneaux de papier de riz, les séquences successives de cette vie impalpable traversée par des personnages d'ombre subtile



Antonio Tabucchi - Requiem



C'est un récit bien extraordinaire, une " hallucination ", un " rêve " portugais.
Dans une ferme de l'Alentejo, par un dimanche caniculaire de Juillet, le narrateur, un italien qui lit à l'ombre d'un mûrier. Le Livre de l'intranquillité de Fernando Pessoa, s'endort : il rêve qu'il erre par cette même après midi " dans une Lisbonne déserte et torride " où il rencontre indifféremment " des vivants et des morts ". Requiem a été écrit directement en portugais. " une histoire pareille ne pouvait être écrite qu'en portugais " explique Tabucchi dans une note liminaire, exigeait en tout cas " une langue différente, une langue qui soit un lieu d'affection et de réflexion ".
Pour ce Toscan auteur de récits singuliers, rien d'étonnant à ce que cette osmose ait pris le visage emblématique de Fernando Pessoa, figure tutélaire et ange protecteur, fantôme éternel de Lisbonne.


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