Retransmis par le poste de télévision, l'internet et les téléphones, le langage cinématographique est devenu le principal vecteur de diffusion de données informatives. On y trouve des assemblages destinés à éclairer le citoyen sur les composantes scientifiques et techniques de la culture. Contrairement à une idée fort répandue, la télévision diffuse en abondance des informations les concernant. Cette écrasante domination ne peut laisser indifférent quiconque est désireux de populariser un discours serein et cohérent sur les activités des scientifiques et des techniciens. Cet essai se propose d'analyser les spécificités narratives du cinéma pour faire que ces travaux ne soient plus des objets étrangers et lointains. Il en présente les difficultés, identifie les pierres d'achoppement et les incompatibilités, il en dégage les paradoxes, mais aussi les possibles.
En quelques décennies, le binôme sciences et techniques s'est imposé à la quasi-totalité des activités humaines, jusqu'à des secteurs inattendus, comme l'agriculture, la procréation, l'écrit, la communication, la cuisine, le sport et les objets de tous les jours. Les sociétés contemporaines sont à présent impliquées dans l'économie du savoir scientifique et technique, et ce savoir est devenu une composante essentielle de la culture. Par ailleurs, l'association du profit et de la rapidité des productions innovantes ne va pas sans poser de graves questions dans tous les domaines de l'organisation sociale : juridique, éthique, économique, environnemental. Les industriels, scientifiques et ingénieurs qui œuvrent dans ces secteurs ne peuvent plus se contenter de produire sans en débattre. Le politique ne peut plus se contenter de voter des lois. Pour en débattre, encore faut-il que les citoyens y soient préparés. Le décryptage des composantes scientifiques et techniques, s'il revêt plus que jamais une importance cruciale, n'en nécessite pas moins un minimum d'apprentissage.