On s'habitue à tout paraît-il, même à vivre avec une mouche. Tout de même, pour un homme de quarante-cinq ans qui vient d'être plaqué par une femme, c'est une maigre consolation. À moins de donner à cette mouche agaçante et insaisissable le prénom de l'infidèle, Odile, et de décider de l'écraser. Même si on l'a souvent fait étant enfant, ça devient plus difficile avec l'âge de tuer les mouches. Si difficile qu'il vaut mieux fuir pour ne pas être en permanence confronté à son échec. Sortir, rencontrer d'autres femmes peut-être, affronter la vraie vie. Et c'est ainsi que l'on se retrouve aux sports d'hiver lancé sur des pistes bien dangereuses.
Loin d'Odile est l'un des romans où Christian Oster déploie le mieux cet humour absurde qui constitue sa marque personnelle, cette façon de parler sans pesanteur de la gravité de la vie, en observant le quotidien par le petit bout de la lorgnette comme pour mieux tenir en respect la peur qui loge sournoisement au fond de chaque être humain.