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Paris, rue d'Austerlitz, 1979. A l'Hôtel de Bourgogne, la vie s'écoule, rythmée par les allées et venues des clients, des voisins, des employées : M. Boulanger, occupant à vie de l'hôtel, Maria, femme de chambre épouse d'un braqueur, les filles qui tapinent au coin de la rue, Jacky, barman au célèbre cabaret de travestis Chez Michou.
Complexée par son poids, colérique, Annick tient comme elle peut son hôtel et son mari, Gérard, une brute alcoolique et raciste qui baise tout ce qui bouge. Sans oublier ses enfants, Rémi et puis l'aîné, qu'elle surnomme Jean de la Lune. Celui-là n'est pas le fils espéré, toujours ailleurs, pas dans les clous, ce garçon qui rêve de devenir majorette.
Un mercredi de septembre, à l'heure du déjeuner, la police embarque la patronne pour proxénétisme. Il voit sa mère monter dans le panier à salade. C'est le déclic. La fin de l'enfance. Son père, devenu groupie de Jean-Marie Le Pen, le fils le hait si fort qu'il souhaite et planifie sa mort.
Comment faire lorsqu'on découvre que l'on n'est pas dans la norme virile imposée et qu'au même moment l'homosexualité devient synonyme du « cancer gay », le sida ? Affronter l'homophobie de l'époque ? Et comment se construire quand on ne se demande pas ce que sera sa vie, mais à quoi ressemblera sa mort ?
La peinture émouvante et terrible d'une période charnière, dont les drames croisent ceux d'une adolescence pas comme les autres. Et une bouleversante voix d'enfant, sa mue poignante et, malgré tout, vitale.