Ce ne sont pas les camorristes qui choisissent les affaires, mais les affaires qui choisissent les camorristes. La logique de l'entreprenariat
criminel et la vision des parrains sont empreintes d'un ultralibéralisme radical. Les règles sont dictées et imposées par les affaires, par
l'obligation de faire du profit et de vaincre la concurrence. Le reste ne compte pas. Le reste n'existe pas. Le pouvoir absolu de vie ou de mort,
lancer un produit, conquérir des parts de marché, investir dans des secteurs de pointe : tout a un prix, finir en prison ou mourir. Détenir le
pouvoir, dix ans, un an, une heure, peu importe la durée : mais vivre, commander pour de bon, voilà ce qui compte. Vaincre dans l'arène du
marché et pouvoir fixer le soleil. Gomorra explore Naples et la Campanie dominées par la criminalité organisée, sur fond de guerres entre clans
rivaux et de trafics en tout genre : contrefaçon, armes, drogue et déchets toxiques. C'est ainsi que le Système, comme le désignent ses affiliés,
accroît ses profits, conforte sa toute-puissance et se pose en avant-garde criminelle de l'économie mondialisée. Mais c'est aussi l'histoire intime
de Roberto Saviano, qui est né sur ces terres et a choisi l'écriture pour mener son combat contre la camorra.
L'auteur écrivain et journaliste italien, Roberto Saviano est né à Naples en 1979. Après des études de philosophie, il s'intéresse à la question du
crime organisé et réalise de nombreux reportages sur le sujet pour l'hebdomadaire L'Espresso. Paru en Italie en 2006, son premier roman,
Gomorra, consacré à la Camorra, l'organisation mafieuse napolitaine, lui a valu de nombreux prix, mais il est menacé de mort et bénéficie d'une
protection policière.