Au cours d'une soirée chez son ami le docteur Benavides, Juan Gabriel Vásquez, auteur et narrateur du livre, fait la connaissance de Carlos
Carballo, un personnage étrange, tourmenté par les meurtres d'hommes politiques célèbres. Quels liens y a-t-il entre l'assassinat, en 1948, du
leader libéral Jorge Eliécer Gaitán, ceux de John Fitzgerald Kennedy et du sénateur Rafael Uribe Uribe, tué en 1914 à coups de hachette par
deux menuisiers ? Pour Carlos Carballo, tout est lié par le complot de puissances obscures. En écrivain passionné par l'histoire et le récit des
autres, Juan Gabriel Vásquez ne résiste pas à la tentation d'écouter ce qu'il tient pour des élucubrations et tombe dans le piège que lui tend son
interlocuteur. Au cours d'une nuit hallucinée, il se rend chez Carballo pour lire le récit d'un certain Anzola sur la mort d'Uribe Uribe et le procès
de ses assassins. Ces fantômes du passé qui réclament vérité et justice manquent de faire vaciller la raison de l'auteur et sèment le doute dans
l'esprit du lecteur.
Autobiographie, enquête politique et policière aux accents shakespeariens, Le Corps des ruines est de la première à la dernière page un livre
magistral et ensorcelant où le roman devient l'instrument par excellence de la spéculation historique. Il consacre définitivement Juan Gabriel
Vásquez comme le grand écrivain latino-américain d'aujourd'hui.