L'exécution en masse des ennemis politiques à la fin de la République romaine illustra un mot inventé pendant les guerres de Religion : le massacre. Au xxe siècle, la destruction de Carthage et les exterminations pratiquées en Gaule par César ont nourri la réflexion sur le génocide. En quoi ces considérations font-elles écho aux perceptions des Anciens ?Dans une analyse inédite des massacres perpétrés par les Romains entre le iiie et le ier siècle av.
J.-C., Nathalie Barrandon plonge le lecteur au cour de ces violences politiques et militaires. Récits littéraires, iconographie ou archéologie éclairent les conditions du passage à l'acte, les responsabilités, les choix opérés (tuerie, pillage, destruction matérielle, asservissement.) et dressent un portrait novateur de la société romaine. Car s'il n'y eut que peu de massacres, ces expériences de la violence de masse participèrent à l'élaboration d'un système de valeurs fondé sur le comportement des élites et leurs vices, donnant peu à peu matière à la figure du tyran. Maître de conférences en histoire romaine à l'université de Nantes, Nathalie Barrandon est spécialiste de la République romaine, notamment de la vie politique, des guerres civiles et du gouvernement de l'empire.