L'hiver 1943 s'éternise tout comme la guerre sur le front russe près de Leningrad. La División Azul, composée de militaires franquistes et de phalangistes, se bat aux côtés de l'armée allemande. Un matin, on découvre, pris dans les glaces d'une rivière, le cadavre égorgé d'un soldat espagnol portant sur l'épaule une mystérieuse phrase inscrite au couteau : « Prends garde, Dieu te regarde. » Il est la première victime d'une étrange série que l'ex-lieutenant Arturo Andrade, garçon violent, arriviste et lui-même assassin est chargé d'élucider. Le froid, la faim, la neige et la folie sont la toile de fond de ce roman où la violence des combats côtoie le quotidien des habitants. Des fous sont oubliés dans un asile servant de refuge aux pires produits d'un conflit sans fin. Des soldats ayant bravé la mort jouent le soir à la roulette russe. On assassine, on aime, on se trahit. Les ténèbres sont là. L'ambiguïté humaine aussi.