A la fin des années soixante, quelques étudiants d'extrême-gauche partirent s'établir en usine. Dix ans plus tard, Bernard et Marie les suivirent, tentant de croire encore à la révolution. Bernard resta quelques années ; Marie, elle, y est encore. Leur fils Pierre, qui a été élevé par Bernard parce que Marie un jour s'est brusquement éloignée, ne s'intéresse pas à sa mère ni à cette expérience de l'engagement. Il a grandi silencieusement dans cette distance qu'il a faite sienne.
Cette histoire, c'est Jeanne, son amie, qui la recueille aujourd'hui : auprès de Bernard, d'abord ; auprès de Marie, qu'elle part rencontrer alors que personne ne l'a revue depuis des années ; dans les silences de Pierre ; dans l'intimité de la chambre qu'ils partagent ; à Berlin, plus tard. Elle tente de s'y frayer un chemin, de la comprendre, de la réinvestir autrement. Nos lieux communs revient sur un chapitre célèbre de la gauche révolutionnaire française et l'éclaire de manière inédite.