Sous un soleil caniculaire de juin, un voilier baptisé du nom sibyllin « Reviens », longe la baie de Capri. Cela pourrait ressembler à une carte postale de vacances idéales. En apparence seulement. Car la chaleur suffocante alourdit non seulement l'air mais pèse aussi sur l'attitude des quatre occupants du bateau. A l'étroit dans le voilier, deux frères et leurs compagnes se retrouvent, se défient, se jaugent et se séduisent dans un jeu dangereux où la tension est palpable à chaque instant. Loin de la terre ferme et rassurante, les sourires se font grimaces, l'affection se mue en une animosité à peine déguisée. Mais la chaleur allume aussi des feux et embrase les corps et les gestes dans un ballet d'ardentes tentations et de retrouvailles sensuelles « Je sentais sous mes doigts le contact de ses grains de beauté. Je m'y réhabituai, lentement, comme un aveugle lit le braille ». Le narrateur se sent menacé, pourtant il se tient un peu maladroit comme s'il était à l'extérieur. Un seul élément l'apaise et le rassure, la présence de l'eau. Lui, l'homme presque invisible qui n'aime entendre ni son prénom ni regarder son reflet, plonge très à l'aise et avec délice dans la mer presque tiède. Des moments qui sont aussi des instants de respiration pour le lecteur qui voit scintiller le plancton tel un cercle d'étoiles ou s'amuse comme un enfant à tenter de caresser le dos d'un poisson.