Nous sommes donc à Glasgow, de nos jours.
Rien ne prépare la substitut du procureur Maddy Shannon à ce qui l'attend dans le parc de Kelvingrove, en ce matin de printemps frais et fleuri.
En jupe et talons aiguilles, encore endormie, elle a bien du mal à enfiler la combinaison réglementaire pour pénétrer sur la scène du crime : deux ados morts qui se tendent les mains, le visage affreusement mutilé, en survêtement Le Coq Sportif.
Mi-italienne, mi-irlandaise, pourvue d'une solide ascendance catholique et d'une famille envahissante et sentimentale dont l'épopée fait contrepoint à l'intrigue (grand-père Nonno et sa Grande Aventure).
Maddy Shannon n'a vraiment pas la tête de l'emploi et passe son temps à outrepasser ses fonctions, et son look de célibataire pulpeuse et fêtarde fait jaser dans les couloirs.
Tandis qu'on tente de retrouver l'identité de ces gamins que personne ne réclame, l'enquête remonte à une série de meurtres non élucidés du même genre à New York.
Entre les bonnes œuvres, les familles de givrés et les ex-snipers de l'IRA, Maddy navigue à vue et se retrouve toujours à l'endroit où il ne faut pas, avec un remarquable sens de l'inapproprié.
À force d'aller à la messe avec sa mère, elle découvrira que le salut n'est peut-être pas là où l'on croit, et que l'enfer est pavé de bonnes volontés.
Pour cette première incursion dans le roman policier, Chris Dolan frappe fort avec un personnage maladroit et attachant bien loin des flegmatiques enquêteurs d'antan, dans une Glasgow sombre et sans merci qui dévore ses enfants.