En 1992 à Londres, j'ai repéré un étrange tableau exposé chez un antiquaire de quartier. C'était le parfait sosie d'une femme que j'avais aimée en secret à Berlin, en 1961. Elle franchissait souvent le Checkpoint quand j'étais en poste comme officier britannique.
L'œuvre la représentait à la perfection, les détails de son visage m'ont sauté aux yeux. Impossible d'oublier Eva, même 31 ans après. Submergé par la nostalgie, j'ai acheté la toile. Le vendeur ne connaissait pas son origine ni le nom de l'artiste.
De retour chez moi, je n'avais qu'une idée en tête, la retrouver, là-bas, en Allemagne. J'ai reconstitué mes souvenirs avec l'aide de mon ami Paul, un ancien de la marine. J'étais un jeune veuf en pleine reconstruction, cette enquête me redonnerait certainement goût à la vie.
Je n'ai pas su appréhender le drame que mon action allait provoquer.