Il y a des tragédies sans mot et il n'en existe aucun pour désigner un parent qui perd son enfant.
Celle-ci se passe à Rome. Le soir où Giada, 25 ans, se suicide, le monde de Daria s'effondre.
D'abord figée dans la douleur, cette mère apprend peu à peu à l'apprivoiser, en dialoguant avec sa fille disparue dont elle nous retrace l'histoire.
Comment Daria, impatiente, décida d'adopter avec son mari. L'arrivée de Giada bébé, les joies, les mots, la douceur des premières années. La naissance d'un petit frère.
L'obsession de Daria d'être une mère parfaite, elle qui ne trouva jamais sa place auprès de la sienne. Son désir de panser les blessures de sa fille, alors que celle-ci finit par découvrir la vérité de ses origines, sans parvenir à retrouver sa mère biologique. Mais l'amour le plus grand peut se révéler impuissant.
Puis, grâce à l'aide de son entourage, Daria reprend goût à la vie : elle accepte de participer à des groupes de paroles, ose se confronter à son propre passé, pardonner. et se délester de sa culpabilité.
En prêtant sa voix à Daria, Michela Marzano aborde, tout en sensibilité, la maternité, l'adoption, le suicide, le deuil. Ses retranchements, ses obstinations, son désir insatiable d'être aimé, sa peur d'être abandonnée, sont un peu les nôtres, aussi.
Ce roman est celui d'une résilience, d'un combat, qui, s'il n'efface pas la perte, nous apprend qu'avec elle, il faut continuer à vivre - sinon mieux, sans illusion: l'espoir renaît parfois de ses cendres. C'est quand on arrête de lui réclamer le salut que l'amour nous sauve.