Un tueur fou suit le fil de ses angoisses métaphysiques en semant des cadavres sur son passage. Archibald Rapoport est un révolutionnaire, un gangster, un Juif hanté par la Shoah, un (dés)agrégé de philosophie, un érotomane, un excentrique. Mais au fond, qu'est-ce qui a fait de lui un assassin ? Peut-être, tout simplement, le désir d'écrire. Un texte iconoclaste, un chef-d'œuvre d'humour noir qui évoque le comique de l'absurde de Ionesco, ou encore le Thomas de Quincey de L'assassinat considéré comme un des beaux-arts. Paru pour la première fois en 1977, ce roman sulfureux était devenu introuvable. Quarante ans plus tard, il est temps de le relire pour ce qu'il est avant tout : un grand texte littéraire.
Intellectuel engagé, héros et martyr pour certains, ennemi public et criminel pour d'autres, Pierre Goldman (1944-1979) reste, quarante ans après son assassinat, l'une des icônes les plus polémiques de la gauche française des années 1970. Il est l'auteur de deux ouvrages, Souvenirs obscurs d'un juif polonais né en France (Le Seuil, 1975) et L'Ordinaire Mésaventure d'Archibald Rapoport.