Hiver 1956. Dans les Ardennes, François, un jeune homme de vingt-deux ans, s'enfonce dans la neige, marche vers les bois à la recherche d'un village.
Croisant une voie ferrée qui semble désaffectée, il grimpe sur un wagon oublié. Quelques heures plus tard une enfant découvre François à demi mort ― corps en étoile dans la poudreuse, en partie calciné. Quel sera le destin de ce blessé dont les médecins pensent qu'il ne survivra pas ? A quelle épreuve son corps sera-t-il soumis ? Qu'adviendra-t-il de ses souvenirs, de son chemin de vie alors que ses moindres gestes sont à réinventer, qu'il faut passer du refus de soi au désir de poursuivre ?
Murène s'inscrit dans cette part d'humanité où naît la résilience, ce champ des possibilités humaines qui devient, malgré les contraintes de l'époque ― les limites de la chirurgie, le peu de ressources dans l'appareillage des grands blessés ―, une promesse d'échappées. Car bien au-delà d'une histoire de malchance, ce roman est celui d'une métamorphose qui nous entraîne, solaire, vers l'émergence du handisport et jusqu'aux Jeux paralympiques de Tokyo en 1964.