S'en tenant aux seules archives, reprenant tous les documents accessibles, publics comme privés, les deux historiens qui ont déjà fortement dérangé la vision officielle de l'histoire du PCF durant la guerre (Le Sang des communistes, Fayard, 2004 ; Liquider les traîtres, Laffont, 2007) épinglent le manque de rigueur de leurs aînés, peu soucieux de démonter le mythe qui s'est emparé d'un activiste en herbe, clandestin sinon résistant, pour en faire un héros national, icône sanctifiée dont le sang versé lavait les taches d'un Parti communiste qui peinait à effacer à l'été 1941 sa compromission avec le pouvoir nazi.