« Commença alors l'histoire d'un être qui avait disparu. Commença alors l'obsession de le maintenir en vie, de le sentir, de le palper, de suivre la piste, à l'endroit où il ne restait plus qu'une vague empreinte, de plus en plus floue, abstraite, imperceptible, de son existence.»
Argentine, 1976. À la suite d'un coup d'État, la Junte militaire commandée par Videla, Massera et Agosti prend le pouvoir. Le climat est délétère, la méfiance s'installe, les gens ont peur. Les opposants de gauche sont traqués comme des bêtes. Peu à peu, des hommes « disparaissent ». Tamara, la narratrice, est encore une enfant lorsqu'elle voit, un soir, son père se faire emmener de force par des hommes. Ils le jettent dans une voiture et démarrent. À cette même période commencent les « vuelos de la muerte », « les vols de la mort » - châtiment des opposants au régime, jetés d'un avion dans le Río de la Plata. Tamara ne verra plus jamais son père. Ana, sa mère, plonge dans le désespoir et se coupe de tout: du monde, de sa fille. Angélica, la grand-mère, essaie de soutenir la famille, mais comment vivre avec le poids du silence?
Vivian Lofiego, avec beaucoup de délicatesse, nous livre un premier roman intime sur la blessure et l'effroi des pires années que connut l'Argentine.
Biographie:
Vivian Lofiego est argentine et partage sa vie entre Paris et Buenos Aires. Poète, elle a écrit de nombreux recueils, traduits en français. Coordinatrice du Prix international de la nouvelle Juan Rulfo (RFI) et tuteur de la Fabrique littéraire hispanique (Arles, 2012), elle signe avec Le Sang des papillons son premier roman.