«Une dizaine d'hommes et une femme, à la fin d'un dîner, vers la fin de leur vie aussi, sont réunis dans une grande salle ouverte sur un parc. Il n'y aura pas de lumières et cette nuit unique, tant elle est belle, cachera les ravages du temps, rendra incertaines les frontières entre la veille et le rêve. Unité du temps, du lieu, de l'action. ne dirait-on pas trois dimensions pour définir un « volume »? Les personnages de la tragédie, venus au rendez-vous nocturne, sont tous complices, malgré leurs destins divergents, d'une jeunesse commune, du temps jadis où ils formaient un « groupe » qui a laissé des traces sur le chemin de l'art. On saura d'eux ce que nous en dira la narratrice, seule femme présente, personnage principal du récit. Autour d'elle, la nuit se peuple d'autres ombres, ce qui fut se mêle à ce qui est - faculté de se souvenir et d'oublier -, ses rêves tournent dans l'air nocturne, la dénudant et la masquant. On ne rêve pas ce qu'on veut. Vient l'aube. Le rossignol se tait, et cette nuit, qui contenait toutes les autres, se meurt, défaite par la clarté du jour.»