Le vieil homme part tout seul, sur la mer, dans sa petite barque, à la recherche d'un grand poisson. Le grand poisson mord à son hameçon.
Pendant trois jours et deux nuits le vieux luttera contre lui. A la fin, au prix des efforts incroyables, il en viendra à bout. Le vieux installe sa voile et met le cap sur la terre. Au bout d'une heure, les requins arrivent et dévorent le grand poisson. Le vieux en tue autant qu'il peut, mais quand il rentre au port il ne reste du poisson que la tête et l'arête. C'est la condition même de l'homme qui est dépeinte ici ; c'est l'histoire du courage humain, de l'énergie humaine, de l'amour des êtres ; c'est le poème de la pêche au gros poisson, c'est la victoire du cœur sur le désespoir.
Tu veux ma mort, poisson, pensa le vieux. C'est ton droit. Camarade, j'ai jamais rien vu de plus grand, ni de plus noble, ni de plus calme, ni de plus beau que toi. Allez, vas-y, tue-moi. Ça m'est égal lequel de nous deux tue l'autre.
Qu'est-ce que je te raconte ? pensa-t-il. Voilà que je déraille. Faut garder la tête froide. Garde la tête froide et endure ton mal comme un homme. Ou comme un poisson.