"Las Vegas est une ville dépourvue de mémoire. C'est l'endroit idéal pour se donner une deuxième chance, le lieu où l'on émigre après avoir fait faillite, ou avoir passé quelque temps derrière les barreaux."
Le décor de Casino est ainsi planté par Nicholas Pileggi, auteur de L'Affranchi et, de l'avis général, le meilleur spécialiste de la mafia américaine.
Casino, c'est à la fois une histoire d'amour et un thriller financier qui permet d'assister, quasiment en direct, aux péripéties qui valurent à la mafia de perdre la haute main sur l'industrie du jeu et les milliards de dollars qu'elle générait.
Des années durant Frank Rosenthal, dit le Gaucher, et Anthony Spilotro, alias Tony la Fourmi, formèrent une paire idéale ; le Gaucher fournissait la matière grise, la Fourmi s'assurait que "les gros bonnets" de Chicago étaient satisfaits. Cela aurait pu durer des éternités s'il n'y avait eu deux grains de sable. L'idée fixe du Gaucher : devenir l'empereur de Las Vegas ; et celle de la Fourmi : se retrouver entre deux draps avec la capiteuse épouse de son associé.
Les trahisons croisées et les enquêtes policières qui s'ensuivirent se soldèrent par l'une des pires débâcles de l'histoire du milieu. Le dernier mot de cette tragédie shakespearienne sauce mafieuse revient à l'un de ses protagonistes : "on nous avait donné le paradis sur terre, mais on a tout foiré".