Joseph vient de mourir, presque centenaire. Cette vie qu'il a forgée de ses mains, lui, le menuisier, il l'a partagée pendant soixante-dix ans avec Eglantine. Au fil des heures de la nuit » d'après « , celle-ci se souvient de leurs jours heureux et des plus sombres, et de cette promesse qu'a faite Joseph avant de partir.
Les chênes ne meurent pas, au paradis.
Elle a tout de suite aimé les mains de Joseph dans les siennes. C'était il y a soixante-treize ans lors d'un bal de noces dans la campagne vendéenne. Désormais les mains de Joseph ne la caresseront plus. On vient de l'enterrer, presque centenaire en ce jour de mai 2016. Au fil des heures d'une longue nuit défilent pour Eglantine tous les souvenirs liés à Joseph ; d'abord paysan, il fut tour à tour tonnelier, charpentier, menuisier puis ébéniste ; un artisan respecté qui avait l'amour du bois, de l'ouvrage bien fait. Ils ont traversé plus d'un demi-siècle d'histoire, auprès de leurs enfants, partageant tout, des plus beaux instants aux blessures indélébiles.
A cette vie à fois modeste et accomplie qu'ils ont forgée à quatre mains, Joseph et Eglantine ont donné sens, amour.