Les responsabilités de Bachar al-Assad dans le drame que vivent les Syriens aujourd'hui sont écrasantes. Mais cette évidence n'explique pas tout, loin de là. Avant le fils, il y a eu le père. Avant le père, il n'y a jamais eu de régime démocratique digne de ce nom. Il y a eu l'occupation française entre les deux guerres, il y a eu le partage arbitraire par les Européens des provinces arabes de l'empire ottoman. Le tout ponctué de conflits violents et de répressions. Il y a eu aussi et il y a encore un ensemble de religions qui cohabitent mal, il y a eu un fort courant laïc (notamment le parti Baas au pouvoir), un impitoyable jeu international : jadis les Européens, aujourd'hui Israël et les grandes puissances arabes et non arabes. L'héritage de souffrance est immensément lourd.