Un notable corse qui n'hésite pas à tuer son fils coupable d'avoir dénoncé titi bandit aux gendarmes, un roi de Suède qui prophétise l'assassinat de son successeur, un jeune officier insouciant qui découvre les horreurs de la guerre, une révolte sur un négrier, un combat naval où l'on expie une déloyauté aux cartes, des matadors mourants. Dans les nouvelles de MosaicIzie, Mérimée fait le tableau de l'énergie individuelle poussée à son comble, en crimes et en vertus. Même les salons des gens du monde, dans le murmure banal des conversations, bruissent des tortures du remords et de la jalousie, s'illuminent de brusques envies de meurtre. Et pour dire tout cela, pour raconter au lecteur intelligent et complice les forces des passions et l'ironie du sort, une simplicité parfaite et continue, qui serre la vérité au plus près, un style dépouillé et bref, qui rend chaque trait essentiel. Mérimée sait que la bonne littérature ne se paie pas de mots.