Le testament du dernier des Étrusques. Aulus Laristal raconte qu'il s'est établi à Spina, l'une des dernières cités étrusques encore indépendantes, située dans une lagune de la mer Adriatique, non loin de l'actuelle Venise. Descendant d'une haute lignée, il a quitté Tarquinia, sa ville natale, conquise et asservie par Rome alors qu'il était enfant, en emportant une pleine corbeille de documents, certains très anciens, qui témoignent de l'histoire de son peuple, les Étrusques. Ayant atteint l'âge mûr, il entreprend d'en retracer le cours par écrit dans le petit domaine dont il s'est porté acquéreur. Cependant, les incursions de pillards gaulois venus du nord se multiplient. Spina est menacée. On confie à Aulus, qui s'est illustré dans la légion romaine, le commandement de troupes hâtivement rassemblées. Les envahisseurs sont repoussés mais la ville est bientôt dévastée par une inondation meurtrière, une épidémie de choléra puis une révolte d'esclaves. L'ordre n'est rétabli qu'avec l'appui des Romains qui en profitent pour mettre la cité sous tutelle et poursuivre leur entreprise d'assimilation. Devenu l'intendant du domaine du lucumon (le principal magistrat de la cité étrusque), Aulus assiste avec désespoir au crépuscule de la brillante civilisation de ses ancêtres. Tandis que son patron se plie servilement aux injonctions de l'occupant, la jeune Sania, fille d'une des grandes familles de Spina avec laquelle il avait noué une liaison, se détourne de lui après une grave maladie qui l'a laissé affaibli. Désabusé, sans attaches, il décide de retourner sur les lieux de son enfance, à Tarquinia, ville du silence, laissée en ruines par les Romains.