De la révolution d'octobre 1917 aux derniers événements de 1922, la guerre civile russe a fait des ravages : des millions de morts, épidémies de typhus et de choléra, famine et misère, terreur et déportation des populations. On connaît surtout la lutte des rouges contre les Russes blancs. Mais une troisième force issue du monde rural émergeait.
Bandes de pillards ou années de partisans, paysans insurgés, les "verts" se sont battus contre les blancs et les rouges : ils ont refusé la circonscription, la réquisition de récoltes ou se déclaraient pour la liberté du commerce et contre la dictature de la ville, rejetant les "communes", anarchistes, socialistes révolutionnaires ou ultra-nationalistes.
Leur histoire est ici revisitée à la lumière de documents russes, souvent inédits en français, traduits par Jean-Jacques Marie. Ces témoignages sont rares. Ils ont disparu ou ont été qualifiés de "bandits" ; Staline les a gommés de l'histoire pour réduire la révolution à un conflit manichéen. L'historiographie, quant à elle, leur réserve une place presque inexistante. Le récit des événements - ponctué de ces textes et de témoignages forts - fait apparaître des acteurs mythiques : Makhno et son armée, le général Wrangel, les révoltés de Cronstadt, le baron fou Ungern ou le chef partisan Kotovski....
A la lumière de documents russes inédits en français, Jean-Jacques Marie revisite le récit d'une guerre civile qui plonge la Russie le chaos et voit la disparition d'un monde qu'on croyait éternel.