Durant la Seconde Guerre mondiale, l'amitié intense de deux enfants, qu'un secret impensable finira par séparer. Au-delà de son intérêt
historique, un roman qui frappe par sa finesse, sa pudeur et sa sensibilité.
Hannah, 9 ans, vit dans le " Petit Istanbul ", un quartier populaire du XIe arrondissement, qui rassemble une communauté judéo-espagnole
joyeuse et attachante... Un jour, dans la rue, elle rencontre Suzon, 10 ans. Malgré tout ce qui les oppose, l'amitié est immédiate, passionnée...
Mais nous sommes en octobre 1939. Hannah et sa famille sont des juifs venus de Turquie. La famille de Suzon est originaire de la Creuse.
Après l'engagement volontaire de son père contre les Allemands, Hannah découvre les alertes, le marché noir, l'exclusion, les expropriations,
les menaces, les interdictions... Elle est bientôt contrainte de fuir dans une pension catholique en Normandie, puis, après la succession des
rafles à Paris, de rejoindre Istanbul en train, avec sa mère... grâce à la nationalité turque de son père.
À leur retour à Paris, en 1945, c'est un nouveau déchirement. Le père d'Hannah et ses grands-parents ont disparu... Tout le quartier est décimé.
Hannah veut croire que son père a échappé à la déportation, et seule la présence de Suzon apaise son désespoir.
Les années passent... Les deux jeunes filles grandissent, puisent de la force l'une dans l'autre, restent inséparables, tout en prenant des
chemins différents. Hannah choisit de faire des études de journalisme ; Suzon préfère les plaisirs et les fêtes, les aventures faciles. C'est alors
qu'Hannah découvre un secret si choquant, si brutal, qu'il mène à une rupture avec Suzon et sa famille... Engagée à France Soir, elle devient
l'une des premières femmes grands reporters et sillonne le monde. Jusqu'en mai 68, où le destin permettra à Suzon et Hannah de se retrouver...
D'une sensibilité et d'une sobriété poignantes, ce roman nous parle de la puissance miraculeuse des amitiés qui traversent le temps. Et de la
force inouïe que les " survivants " durent trouver en eux pour se reconstruire, surmonter l'absence des disparus.