Estimant que le point de vue traditionnellement adopté par les ouvrages d'histoire de États-Unis était assez limité, Zinn décida à la fin des années 1970 de rédiger lui-même un ouvrage sur ce thème afin de renouveler la perspective sur l'histoire de son pays. Son Histoire populaire des États-Unis constitue ainsi une « contre-histoire » prenant à rebours les grands mythes américains (guerre d'indépendance, conquête de l'Ouest, développement du capitalisme...). Il dépeint les luttes qui opposèrent les Indiens d'Amérique aux Européens, l'expansion des États-Unis, les révoltes des esclaves contre le système qui les oppressait, les oppositions entre syndicalistes (ou simples travailleurs) et capitalistes, les combats des femmes contre le patriarcat, le mouvement mené par les Noirs contre le racisme et pour les droits civiques, etc. S'appuyant sur des sources traditionnellement sous-utilisés, notamment les sources orales, Zinn cherche à redonner la parole, au côté de celle des grands hommes d'États, à ceux du peuple américain à être habituellement négligés dans ce type d'ouvrage (Indiens, minorités raciales, anarchistes, ouvriers...). Il « questionne ainsi les fondements de la nation américaine [et,] en écho aux premiers mots du préambule de la Constitution des États-Unis, We, the People (Nous, le Peuple), s'interroge : de quel peuple écrit-on l'histoire ? »
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