Prince et comploteur impénitent, Gaston d'Orléans est parvenu à jouer un rôle de premier plan au royaume de France, tenant tête à Richelieu. Il
paiera au prix fort son opposition malgré une extrême popularité.
Apôtre acharné de la liberté, Gaston d'Orléans a défendu toute sa vie un modèle différent de gouvernance, basé sur le dialogue et le respect des
pouvoirs en région. Une modernité déconcertante aux temps de l'absolutisme qu'il a payé au prix fort malgré une extrême popularité.
Fils d'Henri IV, dont il a pris le caractère enjoué, frère de Louis XIII, enfant chéri de sa mère Marie de Médicis, Gaston d'Orléans (1608-1660)
considérait Richelieu comme un tyran et ne se privait pas de le faire savoir. Héritier du trône jusqu'à la naissance de Louis XIV, il a pu ainsi
apparaître comme un recours. Ce prince baroque, indocile, protégeait dans son entourage des penseurs de tous horizons et de toutes
confessions. Un temps, il gouverne le royaume avec Mazarin et Anne d'Autriche, aligne les victoires militaires et contribue à pacifier la France
jusqu'à la Fronde par un sens remarquable de la concertation et de la négociation.
Jean-Marie Constant donne ici le portrait d'un homme vivant et viveur, en phase avec nos réflexions contemporaines par sa pensée politique en
faveur d'un monde libre, qui se montre attentif aux déshérités en pleine crise économique et sociale. Son échec, renforcé par une
historiographie sans cesse contraire à la vérité de cet homme, éclaire un moment de l'histoire de France, quand il était encore possible de
choisir une autre voie que la centralisation autoritaire du pouvoir.
Jean-Marie Constant, professeur émérite à l'université du Maine, président de la Société d'études du XVIIe siècle, a publié aux éditions Perrin
Henri IV, roi d'aventure et La Folle liberté des baroques.