Voici le récit des tentatives de meurtre perpétrées contre des hommes d état. Lors du dernier millénaire, des monarques, des présidents ou encore des ministres, ont frôlé la mort. Bien qu avortées, certaines tentatives d assassinat n en ont pas moins changé le cours de l histoire de France. « Le Roi est le seul gibier dont la chasse est ouverte toute l année » L exercice du pouvoir est un jeu dangereux. Si plusieurs de nos dirigeants ont succombé aux coups de leurs agresseurs, à l exemple d Henri III, d Henri IV, de Sadi Carnot ou encore de Paul Doumer, d autres ont échappé de justesse aux conspirations fomentées par leurs opposants. Parmi eux, Louis-Philippe 1er, Napoléon III et Charles de Gaulle ont été des cibles privilégiées ; ils constituent en cela le triumvirat des miraculés des attentats. De la dague à la « machine infernale », leurs adversaires ont usé de procédés aussi diversifiés qu imaginatifs. Fruits de complots longuement mûris ou actes de déséquilibrés isolés, les tentatives d assassinat ont toujours soulevé un grand émoi quand elles n ont pas modifié sensiblement la politique de la Monarchie ou de la République. C est notamment le cas de l attentat manqué contre Coligny, générateur du massacre de la Saint-Barthélemy, ou encore de l attentat d Orsini, lequel a renforcé l autoritarisme du régime impérial et précipité paradoxalement Napoléon III dans la guerre d Italie. De Jean Châtel à Giuseppe Fieschi en passant par Robert-François Damiens, tous sont atrocement suppliciés dans les jours ou les semaines qui ont suivi leur geste fou. Avec le recul du temps, ces régicides avortés apparaissent comme de grandes victimes de l Histoire.