Il faut près de deux ans, entre mai 1794 et mars 1796, pour que la France tourne la page de l'insurrection vendéenne. Alors que se poursuit la «
guerre sans miséricorde », les premiers pourparlers de paix sont initiés dès le printemps 1794.
Cette pacification militaire et politique est un processus complexe qui conduit Républicains et Vendéens à mettre fin à un conflit particulièrement
violent et meurtrier. Un tel acte de concorde, qui suppose la réintégration de la Vendée dans le cadre national, ne peut se concevoir sans
compromis. Combattants et civils doivent accepter les conditions d'une paix singulière, afin de permettre la reconstruction économique, sociale
et morale d'un territoire ravagé.
L'histoire de France offre peu d'exemples de pacification d'une guerre civile. À partir de sources souvent inédites, Anne Rolland-Boulestreau
explore l'aventure de la jeune République française en quête d'une paix nécessaire en Vendée.
Anne Rolland-Boulestreau est maître de conférences à l'Université catholique de l'Ouest. Spécialiste de la période révolutionnaire, elle vient de
soutenir une habilitation à diriger des recherches. Ses travaux portent sur les massacres de population en guerre civile et sur les modalités
politiques de pacification. Elle a récemment publié Les Colonnes infernales (Fayard, 2015).