« Les histoires que je lis sont celles de femmes accusées d'avoir passé un pacte avec le diable parce qu'un veau est tombé malade. Les
histoires que je lis sont celles de femmes qui soignent alors qu'elles n'ont pas le droit d'exercer la médecine, celles de femmes soupçonnées de
faire tomber la grêle ou de recracher une hostie à la sortie de la messe. Et moi, je revois le cartable que m'a acheté ma mère pour la rentrée de
sixième, un beau cartable en cuir, alors que j'aurais voulu l'un de ces sacs en toile que les autres gosses portent sur une seule épaule, avec une
désinvolture dont il me semble déjà que je ne serai jamais capable. Je revois mon père tenant ma mère par la taille un soir d'été, je le revois nous
dire, à mon frère et à moi, ce soir, c'est le quatorze juillet, ça vous dirait d'aller voir le feu d'artifice ? Cette contraction du temps qui se met à
résonner, cet afflux de souvenirs que j'avais d'abord pris pour un phénomène passager, non seulement ne s'arrête pas, mais est en train de s'
amplifier. »
En trois siècles, en Europe, plusieurs dizaines de milliers de femmes ont été accusées, emprisonnées ou exécutées. C'est l'empreinte
psychique des chasses aux sorcières, et avec elle, celle des secrets de famille, que l'auteure explore dans ce roman envoûtant sur la
transmission et nos souvenirs impensables, magiques, enfouis.
« Roman-enquête dans l'histoire et l'imagerie de la sorcellerie, récit intime d'une adolescence douloureuse. Le complexe de la sorcière se
révèle d'une grande finesse. » Transfuge
« Ce livre est foisonnant et passionnant. Je mets au défi chaque lectrice et lecteur de ne pas être profondément bouleversé par ce texte. »