Recherches sur les origines de l'Égypte - Jacques de Morgan - 2 Tomes
Jacques de Morgan était un archéologue des plus réputés et un des plus habiles fouilleurs. Il a enrichi les collections de monuments aujourd'hui célèbres et son énergique activité a fait sortir de l'ombre plusieurs siècles d'histoire.
Après les découvertes de Sarzec, de Cros et de Dieulafoy, il porta la lumière sur les périodes antiques de cette terre d'Asie où, plus que jamais, il fallait rechercher les origines de notre civilisation et vers laquelle tournaient leurs yeux tant de savants en quête de vérités nouvelles.
Né en 1857 dans le Blésois (à Huisseau-sur-Cosson, Loir-et-Cher), mort en 1924 (à Marseille), Jacques de Morgan était entré à l'École des Mines d'où il sortit en 1882 pour aller explorer, en qualité de prospecteur, certaines régions d'Angleterre, de Belgique, d'Allemagne, d'Autriche, de Scandinavie et de Bohême ; il alla même jusque dans les Indes et à Malacca. C'est en faisant son métier de géologue qu'il prit le goût de l'archéologie et en particulier de la préhistoire, pour laquelle il conserva toute sa vie une prédilection particulière. En France
même, tout jeune encore, il avait étudié les principaux gisements préhistoriques. Il y acquit l'habitude, qui ne le quitta jamais, de dessiner lui-même à la plume les documents intéressants et il conquit dans ce genre une maîtrise qui faisait l'admiration de tous : la plupart de ses ouvrages sont illustrés de sa main.
En 1892, comme Maspero, engagé dans la publication de son Histoire des peuples de l'Orient classique, hésitait à reprendre son poste en Égypte, le Directeur des Missions au Ministère de l'Instruction publique, Xavier Charmes, pensa résoudre la difficulté en cherchant un intérimaire qui occuperait le poste réservé à un Français jusqu'au moment où le maître pourrait revenir au Caire. Il se trouva que ce suppléant était lui-même de taille à jouer les premiers rôles et, coup sur coup, on apprit que le nouveau directeur avait mis la main, à Dahchour, sur un trésor royal d'une incomparable richesse, appartenant à la XIIe dynastie (Fouilles de Dahchour, 1894-1895), puis qu'il avait retrouvé la plus ancienne sépulture de la période pharaonique à Négadah.
Son livre, intitulé Recherches sur les origines de L'Égypte (1896), vint poser les principes d'une théorie qui aujourd'hui est acceptée par tous : la liaison du préhistorique avec les premières dynasties des pharaons, le recul de l'histoire d'Égypte au delà des limites marquées par le nom de Menés.
On peut dire que Jacques de Morgan est le fondateur des études sur la préhistoire égyptienne.