Ceci est un roman. Ceci est la vérité. La plus crue, la plus nue, la plus insondable. Pour narrer les méfaits de la Bête du Gévaudan, Abel Chevalley imagine de confier le récit à un témoin qui aurait écrit les mémoires de sa jeunesse troublée par les atrocités de la Bête. De 1764 à 1767, une grande terreur désole le Gévaudan, région alors particulièrement difficile de communication, farouche de moeurs et d'une insigne pauvreté. Le fléau est une bête sauvage qui décime la population des villages, s'attaquant aux femmes, aux jeunes filles et aux adolescents. C'est une bête qui ressemble à un loup, mais avec une tête plus allongée, une gueule énorme, une raie noire sur le dos. Elle scalpe, saigne, dévore... On tente de la traquer, la Cour de France est alertée, mais avec un flair extraordinaire, servie par un sens démoniaque de la montagne, la créature échappe toujours, insaisissable, comme douée d'ubiquité, avec un rire de hyène et parfois une étrange apparence humaine. Que fut la Bête exactement ? Fut-elle seule ? Quelques individus, abrités par les ravages d'un monstre authentique, ajoutèrent-il à ses forfaits d'autres crimes entachés de sadisme ? Dans quelle mesure la politique altéra-t-elle les faits, brouilla-t-elle les esprits ? Faut-il classer la Bête dans la taxinomie des créatures de légende, ou plutôt parmi les pages les plus secrètes de la criminologie ? Les faits cernent la vérité, mais ne la livrent pas toujours. "Le mystère, dit Chevalley, n'était pas tellement dans le fait qu'on n'a pas trouvé la Bête, mais dans la nature de la Bête. Et cette bête fut apocalyptique."