Tout ou presque a été écrit sur le nazisme, faisant de celui-ci l'objet de recherche historique le plus commenté d'après-guerre. Nous pensons
donc savoir, sentiment renforcé par l'incarnation symbolique de l'horreur conférée au nazisme depuis la Shoah : quiconque entre dans le débat
politique et/ou historique se heurte tôt ou tard au danger du point Godwin. Or, si le nazisme se fait argument suprême, ne légitimant aucune
contre-expertise car indépassable dans la représentation de l'horreur qu'il suscite, cela tient en grande partie aux idées reçues que le nazisme
et sa mémoire ont suscitées pour justifier de son aberration, associé à une lecture parfois décontextualisée de l'histoire.
Cette anatomie du nazisme propose donc de plonger aux racines du phénomène et de battre en brèche les idées reçues ayant pollué et
fragmenté son histoire et sa mémoire. Derrière le scalpel de l'historien se joue le diagnostic d'une société éclairée.