La franc-maçonnerie ? Un vrai contre-pouvoir, qui apparaît rarement en pleine lumière. Derrière des rituels qui peuvent sembler désuets, les frères du troisième millénaire s'organisent d'une façon très moderne pour s'entraider, défendre leurs bastions, exercer (infiltrer ?) leur influence. Au sein de l'état, bien sûr mais aussi des entreprises publiques et du secteur privé.
Très présent, notamment, dans la police, la justice, les finances et les affaires sociales, cet immense réseau, qui compte près de 200 000 personnes, défend jalousement les fiefs où il s'est implanté, comme, parmi bien d'autres, la Poste, Veolia ou le Crédit Agricole. A EDF, c'est une cellule de renseignement digne de la DGSE dont le fonctionnement a reposé pendant des années sur la confiance maçonnique qui effectuait des missions très spéciales.
Cet univers méconnu, moins uniforme qu'on ne l'imagine, compte des catholiques fervents et des athées militants, et abrite des loges d'élite inaccessibles au commun des mortels. C'est en leur sein que sont traités les vrais enjeux du pouvoir, provoquant parfois des luttes qui n'ont rien de... fraternel.
Mais, face au « monde profane », la solidarité l'emporte sur les rivalités internes. Le ciment de cet état dans l'Etat, présent dans toutes les sphères de la société ? Le secret d'appartenance, d'autant plus jalousement gardé que les frères occupent un poste élevé dans la hiérarchie sociale.