Des milliers de dossiers de prêtres agresseurs se trouvent entre les mains de l'Église et pourtant tout n'était que silence, jusqu'à tout récemment. Plus grave encore, aucun évêque ou cardinal n'avait utilisé son droit de parole ou son droit de dissidence pour rendre public ce scandale qui entraîne l'Église dans un gouffre sans fond et remet en question le fondement même de cette institution. Comment fonctionne une telle omertà pour être en mesure de faire taire les victimes et les dirigeants? Pourquoi le cri des victimes ne s'est-il pas rendu à nous ? Examinant entre autres des documents d'archives, des rapports de commissions d'enquête et le droit canonique, Alain Pronkin scrute la gestion de ces scandales par les autorités ecclésiastiques et critique sans complaisance ce système du silence mis en place au Vatican qui a mené à l'une des pires dérives de l'Église. Dans la foulée du synode sur la protection des mineurs de février 2019, Alain Pronkin livre un vibrant plaidoyer pour une transparence qui a jusqu'à présent fait défaut à l'Église. Si, en effet, tous les intervenants ecclésiaux parlent de la transparence que l'Église doit afficher pour sortir de la crise, aucun ne peut l'expliquer ni dire en quoi elle consiste ni comment elle se développera. Le long silence de l'Église sur les sévices infligés aux plus faibles lui a-t-elle fait perdre l'usage de la parole?