Face au retour de Napoléon échappé de l'île d'Elbe et débarqué à Golfe-Juan le 1er mars 1815, quels furent les états d'âme d'un préfet ou d'un général, d'un maire ou d'un officier de gendarmerie placés devant leurs responsabilités et ne disposant que d'informations fragmentaires et tardives, souvent déformées par la rumeur et la propagande? Pour eux, où est le droit? Où est l'honneur à défaut du droit? Plus prosaïquement, en cas de mauvais choix, ne faut-il pas prévoir la mort, la prison ou l'exil? Rester neutre? Difficile. Gagner du temps pour se rallier ensuite au vainqueur? Solution sage sinon honorable, mais dans de nombreux cas impossible. Il faut se décider dans la minute.
Ce livre évoque ceux qui furent placés par leur conscience devant le devoir d'obéissance, le respect d'un serment, l'intérêt du pays... ou leur propre intérêt.
La crise dura vingt jours. Vingt jours dont les conséquences pèsent encore sur nous.
Membre de l'Institut (Académie des sciences morales et politiques), professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne, Jean Tulard a publié plusieurs dizaines d'ouvrages sur la Révolution et l'Empire, dont Napoléon, Murat, Fouché, et a dirigé le Dictionnaire Napoléon et le Dictionnaire du Second Empire (Fayard).