Au début de mai 1940, l'armée française somnole dans les casemates de la ligne Siegfried. Elle s'effondre en quelques semaines devant la fulgurante attaque allemande. À la défaite succède la déroute, bientôt la débâcle. Plus de dix millions d'hommes et de femmes, civils et militaires mêlés, fuient les chars et les avions à croix noire. Mitraillés, bombardés, chassés de leurs villages en flammes, Belges, Hollandais et Français sont plus de 100 000 à périr sur les routes de la peur.Vilipendés, associés à l'épisode le plus honteux de la guerre, les victimes de l'exode sont les grands oubliés de l'Histoire. En faisant enfin revivre leur mémoire, leur détresse et leur martyre, Pierre Miquel rend justice à ces morts, à ces foules abandonnées, prises en otage, sacrifiées par un état décomposé.