En cette période de "révolutions" arabes et au moment du
cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie, ce pays
continue d'être contrôlé par des services secrets omniprésents
qui suscitent fantasmes et interrogations. Cette enquête
raconte pour la première fois l'histoire tumultueuse de la
Sécurité militaire algérienne, (devenue en 1990 le
Département du renseignement et de la sécurité DRS), en
mettant à nu certaines de ses pratiques liens entretenus un
temps par les services algériens avec des organisations
terroristes (l'ETA) et avec des milieux du grand banditisme (le
gang des Lyonnais), assassinats d'opposants (Khider, Krim,
etc.), implication dans l'élimination du président Mohamed
Boudiaf le 29 juin 1992, dans la mort des moines de Tibhirine,
etc. Tout en rappelant les crimes des Islamistes, l'auteur
apporte, sans manichéisme, un regard nouveau sur la guerre
civile ayant ensanglanté l'Algérie durant les années 1990. Ce
livre permet également de découvrir les dessous de la guerre
que se livrent l'Algérie et le Maroc à propos du Sahara
occidental, les détails sur l'assassinat, en 1987 àParis , d'André
Ali Mecili, un avocat franco-algérien. Il revient sur la
personnalité et le rôle des différents patrons dé rviêe e
Abdelhafid Boussouf, leur fondateur, à Mohamed Mediène
aliasToufik, qui les dirige depuis 1990. Riche en révélations et
témoignages inédits, cet ouvrage relate l'histoire des cinquante
années d'une Algérie indépendante sous l'emprise d'une police
politique aussi opaque qu'omniprésente, qualifiée par
beaucoup d'Algériens de "premier parti politique du pays".
Résultat de plusieurs entretiens avec des responsables civils ou
militaires, de rencontres avec d'anciens officiers des
"services", cette enquête décrit le rôle joué par le
renseignement militaire dans l'histoire du Mouvement national
algérien, et sur son utilisation par les hauts gradés comme
instrument de pouvoir d'un régime autocratique qui a
beaucoup de mal à s'ouvrir à la démocratie.
Journaliste d'investigation, essayiste et réalisateur de
documentaires, Mohamed Sifaoui n'est plus retourné en
Algérie depuis 1999. Il a conçu plusieurs enquêtes sur les
milieux islamistes et le phénomène terroriste, et travaille
également depuis de longues années sur l'ensemble du monde
arabe. Il est l'auteur de AQMI, le groupe terroriste qui menace
la France (Encre d'Orient, 2010), de Eric Zemmour, une
supercherie française (Armand Colin, 2010) et de Bouteflika
ses parrains et ses larbins (Encre d'Orient, 2011).