En bref
L'étude d'un de nos plus grands médiévistes sur les grandeurs de l'an mil.
Le livre
Depuis l'époque romantique, l'imaginaire collectif associe volontiers l'an mil à une ère de violence et de superstition, avec son cortège de guerres, de famines et d'épidémies. Fléaux du temps que les mentalités médiévales auraient interprétés comme autant de signes annonciateurs de la fin du monde. Comme le démontre avec force Pierre Riché, cette vision cauchemardesque d'une époque hantée par la catastrophe n'a qu'un très lointain rapport avec la réalité. Car l'an mil fut, d'abord et surtout, l'âge d'une renaissance. Renaissance des arts et de la culture, portée par un clergé dynamique qui multiplie les échanges intellectuels et fonde écoles, universités, bibliothèques. Renaissance de l'architecture, avec l'érection de la basilique Saint-Rémi à Reims ou celle de l'abbaye Saint-Bénigne à Dijon. Renaissance de l'économie, marquée par la création de nouvelles routes terrestres et maritimes.
Deux personnalités dominent cette époque charnière : le tout jeune empereur Otton III et le pape Sylvestre II, sans doute le plus grand savant de son temps. Empereur et pape s'entendent - fait exceptionnel au Moyen Age - pour faire de Rome leur capitale. Une collaboration exceptionnelle entre le Sacerdoce et l'Empire.